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Résidence d'écriture

Jour 1

[Journal de résidence écriture Besançon - Jour 1 Lundi 17 février 2025]

La sonnerie du réveil fait bien son boulot à 7H30, moi moins, je repousse la sortie du lit à 8H. Après un revigorant double expresso bien chaud au bar de l’hôtel, je remonte à la chambre 321 que je confonds avec la 236 de l’EHPAD où séjourne désormais maman. Finalement les différences entre un hôtel de seconde zone et un EHPAD correct sont minimes et dépendent essentiellement de notre point de vue interne. Sur le rebord de la fenêtre Nora est assise comme une statue égyptienne et m’annonce avec un ton neutre parfait « France 3 m’a appelée pour réaliser un reportage sur ta résidence d’écriture à Besac’ ». En un éclair la couleur de la journée se pigmente de bon augure et l’explosion de joie qui suit me fait danser.

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[Journal de résidence écriture Besançon - Jour 2 Mardi 18 février 2025Mardi 18 février

Après la matinée qui a filé à toute allure, le déjeuner du midi englouti à toute berzingue, quelques fous rire sans objet particulier sauf l’envie de le partager avec Dolorès, Annabelle en stage et ma camarade « Chiloé » Nora, c’est le moment déjà attendu et ritualisé du recueillement dans la salle du CDI, salle au bienheureux nom sans acronyme : Parenthèse. Au bout du couloir à gauche, je pénètre dans l’antre du bien-être. Ici pénombre, bouilloire, friandises, lunettes de luminothérapie, canapé, livre sur le no-stress et des prospectus sur l’empathie et la concentration constituent la scénographie. Financée à hauteur de 3000€ par le dispositif Nèfle, le lycée Victor Hugo honore en précurseur la Grande Cause Nationale 2025, la santé mentale. Non que la mienne soit particulièrement atteinte (je me contente d’une névrose allégée par des années de psychanalyse) mais comme le clame le dicton « il n’y a pas de mal à se faire du bien », et puis j’ai bien besoin de ce temps là pour me requinquer avant d’accueillir une trentaine d’élèves inconnus et qui me regardent comme si j’arrivais de la planète mars avec ma résidence de poétesse.

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Jour 3

[Journal de résidence - Jour 3 - Mercredi 19 février - Lycée Victor Hugo - Besançon - Doubs]

 

Le mercredi sonne un peu différemment des autres jours au lycée. On sent que la journée sera une matinée même dans un établissement qui compte 500 internes en plus des 900 demi-pensionnaires. Je commence à avoir des plaisirs récurrents, ma table préférée dans le CDI de Dolorès, le café réchauffé qui embaume la pièce « privée », les 30 élèves de seconde qui arrivent avec leur professeure de lettres Muriel pour deux heures de sprint poétique avec moi.

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Jour 4

[Journal de résidence d'écriture - Jour 4 - Jeudi 20 février - Lycée Victor Hugo - Besançon - Doubs]

J’ai le privilège ce matin d’ouvrir le CDI, oui j’ai le trousseau de clefs, comme si j’étais professeure documentaliste, avec le CAPES, comme si j’avais un Master MEEF section documentation. Plus prosaïquement, j’arrive plus tôt que les autres jours car mon atelier du jour commence à 8H. Je prépare la petite salle attenante à l’espace livres pour accueillir 30 hurluberlus échevelés par les bourrasques de la Planoise et dynamités par le double expresso du bar de l’hôtel mais pas du tout, ils sont sages, plus muets que les carpes de mon étang de Sologne. 

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Jour 5

[Journal de résidence d'écriture - Jour 5 - Vendredi 21 février - Lycée Victor Hugo - Besançon - Doubs]

Dernier jour. Je vélote jusqu’au lycée avec en plus de mon sac à dos, deux sacs remplis pour l’un de fringues et pour l’autre de livres et des différents chargeurs (téléphone, ordinateur et vélo).

Pour l’atelier du matin avec des secondes, j’essaie une forme nouvelle : écrire à deux un poème avec en vedette un seul objet tiré de leur sac à dos. Des thèmes douloureux traversent les écrits, mine de rien : solitude, blessures, peur de l’avenir. La professeure de lettres me propose de retravailler avec eux leurs productions après les vacances, je lui réponds que je préfèrerais que cette séance reste « gratos », un moment d’expérience artistique qui s’acoquinerait mal avec une continuité pédagogique. Son regard gris sourit, elle acquiesce. Oui, gratuité et cadeau sont des valeurs peu fréquentées à l’éducation nationale qui prône programme et évaluation.

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